A la mémoire de :
Jean Laurent VERSEPUY
Etat Civil et Généalogie :
Né le 12 février 1885, au Chazal, commune de Gouttières. Fils de Michel, né à Gouttières, le Chazal, le 9 septembre 1842, et de Marie BOUDET, née à Gouttières, Champflux, le 20 janvier 1852, mariés à Gouttières le 19 juin 1872, cultivateurs au Chazal.
Service Militaire :
Soldat. Classe 1905.
Récompenses diverses et lettres de félicitations.
Matricules : 911 au recrutement de Riom ; 18560 au corps.
Contre l’Allemagne, du 4 août 1914 au 15 septembre 1914.
Mobilisé, le 4 août 1914, au 305e Régiment d’Infanterie de Riom.
Blessé, le 13 septembre 1914, entre Fontenoy et Nouvron.
Décédé, le 15 septembre 1914, des suites de l’accident du train sanitaire tombé dans la Marne, au pont de Mary-sur-Marne.
L’acte a été transcrit à Gouttières, le 19 décembre 1918.
Sépulture :
Le corps a été restitué à la famille, le 7 juin 1921.
Fiche Mémoires des Hommes :
Informations prises sur Mémoire des Hommes, journaux des unités.
Journal des marches et opérations du 305e Régiment d'Infanterie, période du 12/08/1914 au 31/07/1915 - Dossier N 745/12, pages 30 à 34.
Journée du 13 septembre 1914:
Vers 5 heures du matin nous recevons l’ordre de nous porter au Nord de Fontenoy vers la côte 140 dans l’ordre 5e et 6e Bataillons. En arrivant sur la crête le 5e Bataillon est décimé. Le Capitaine de Mougins est tué. Le 5e Bataillon est immobilisé. Le 6e Bataillon appuie par 3 Cies le mouvement du 5e Bataillon. La 22e reste en réserve dans un chemin qui monte vers la côte 140. Les balles et l’artillerie ennemies nous prennent pour cibles. Nous ne pouvons avancer. Le Cdt Tibord donne l’ordre de faire des tranchées et de résister sur place.
Le 292e a plusieurs unités mélangées avec les nôtres. D’autres régiments sur notre droite sont également immobilisés. La journée se passe ainsi. Vers 7 heures du soir les balles commencent à cribler nos lignes, des sections de tous les régiments lâchent pied, se replient vers Fontenoy, et une panique générale se produit. Le Général de Brigade qui est venu se placer à hauteur de la 22e Cie ne peut empêcher le flot des fuyards de descendre vers Fontenoy. Nous nous efforçons de ramener sur le plateau tous les hommes débandés. Le 6e Bataillon installe ses mitrailleurs à un coude du chemin non loin du C. de Cins par où un mouvement tournant est signalé. Elles l’empêchent d’avancer.
Nous remontons sur le plateau et avec l’aide d’Officiers de Dragon qui accourent le fusil à la main, faisons face à l’ennemi qui renonce à entrer dans Fontenoy. Le Cdt du 6e Bataillon forme près de l’entrée du village un barrage de cavaliers qui a pour mission d’empêcher les fantassins de descendre. Il se porte sur la route de la côte 140 et essaye de remettre un peu d’ordre dans les unités de tous les régiments qui sont mélangées. Au moment où l’on établissait le barrage sur la route un obus arrive, coupe un homme en deux, auc côtés du Commandant qui est renversé par le vent de l’explosion et va tomber sur l’adjudant de la 22e Cie. L’un et l’autre se relèvent, un peu meurtri mais sans blessures. Le cycliste Laroubine, qui s’est particulièrement distingué en repoussant les attaques ennemies à la baïonnette a le bras traversé par deux balles tirées à bout portant.
Nous restons toute la nuit sur nos emplacements. Nous avons perdu pas mal de monde, entre autres le Lieutenant Castilhe.
Pertes pour la journée : Officiers : 5 tués et 2 blessés ;
S/officiers : 9 tués, 13 blessés et 7 disparus ;
Caporaux et soldats : 54 tués, 102 blessés et 173 disparus.
La catastrophe ferroviaire du 14 septembre 1914.
Un train transportant des blessés fut mal aiguillé à Mareuil-sur-Ourcq et dirigé sur Mary où le pont avait été détruit pour retarder l’avance allemande. Le convoi se précipita sur les ruines et dans la Marne en pleine nuit. La population, réveillée par le fracas sauva des blessés en utilisant les barques. L’accident compta 70 morts sur un total de 700 personnes. Les marysiens reçurent la Croix de Guerre et baptisèrent le quartier du port " Port Courage ".