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  • : Ce blog est le résultat de mes recherches sur les morts du canton de Saint-Gervais-d'Auvergne. J'ai travaillé à partir des monuments aux morts, de mémoires des hommes, de mémorialgenweb, des archives départementales et de l'état-civil des communes. Ce blog à pour but, grâce à votre participation, de servir à collecter tous documents pour une exposition.
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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 09:16
Le 92e Régiment d’Infanterie.

Le 7 août, le 92e a terminé sa mobilisation. Le 9 août, transporté vers les Vosges, sous les ordres du colonel de Gevigney, le régiment débarque à Girancourt. Le 12 août, la division dont il fait partie s'avance vers la frontière. Il est bientôt à Rambervillers, Raon-l’Etape, Badonvillers, Emberménil. Le 16, il passe la frontière. Le 18, il s'établit dans les villages de Brouderoff, Plain-de-Walsch et le Bois de Voyer. Mais les Allemands ont reculé sur des lignes établies d'avance et soute­nues par une nombreuse artillerie lourde. Le 1er bataillon subit des pertes énormes, si grosses qu'il doit être relevé par le 3e. Il fait preuve d'un héroïsme sans égal. Il faudrait des pages pour citer les traits d'abnégation et de sacrifice que multiplient à cette époque à la fois tragique et enthousiaste nos héroïques fantassins. Hélas! C’est bientôt la retraite devant des forces écrasantes en nombre.

En septembre, le régiment quitte les Vosges pour Liancourt, dans l'Oise, et le lieutenant-colonel Knoll, qui en a pris le commandement, lance ses vaillants soldats à la poursuite des vaincus de la Marne. Mais les Allemands se ressaisissent bientôt, et le 2e bataillon, qui a attaqué avec un bel élan la formidable position du Plémont, doit reculer après des pertes sévères. Le 26 et les jours suivants, devant Tilloloy, le régiment subit des attaques furieuses et renouvelées sans souci des pertes énormes qu'elles causent aux assaillants. Et cependant le 92e n'est plus soutenu par son artillerie qui n'a plus de munitions ; les cartouches même commencent à se faire rares et nos héroïques fan­tassins reçoivent l'ordre de ne tirer qu’à courte distance, à coup sûr. Pendant ce temps, les Boches intensifient leur tir qui fait d'effroyables vides dans nos rangs ; malgré tout, les tranchées occupées par le 92e restent inviolées

En novembre, le régiment est en Belgique. Le 13, il attaque dans la direction de Zonnebeke, vers le carrefour de Broonseinde. Là, son chef, le colonel Knoll, est tué ainsi que le commandant Jourdier. Le lieutenant-colonel Macker succède le 1er décembre au colonel Knoll. Entre temps, le 92e avait été l’objet d’une citation à l’ordre de la division et de nombreuses lettres de félicitations qui disent haut l’héroïsme de nos vaillants compatriotes.

Ramené sur les confins des départements de la Somme et de l’Oise, le régiment y restera pendant l’année 1915, tenant le secteur du Bois des Loges et de Beuvraignes.

Mais voici la première attaque contre Verdun. En février 1916, le 92e part avec le 13e corps pour défendre la citadelle devant laquelle doivent s’user les troupes du Kronprinz. Quelles heures angoissantes et tragiques vont vivre nos soldats !

Le 7 mars, le colonel Macker reçoit cet ordre, d’une éloquence terrible en sa simplicité : « L’ennemi a pris le 1er le bois des Corbeaux ; au 92e revient l’honneur de le reprendre. L’attaque se déclenchera à 7 heures. »

A l’heure dite, le régiment est en formation de combat. Le colonel Macker est en tête. Il allume son cigare, lève sa canne, signal de l’assaut, et tout le régiment s’ébranle et franchit, malgré un tir de barrage intense et un feu de mitrailleuses ininterrompu, les 900 mètres en terrain découvert qui le séparent du Bois des Corbeaux dont il s’empare. Le lendemain, le colonel Macker avait la joie légitime de dire à ses soldats : « La France a le droit d’être fier du 92e. »

Hélas ! Cette victoire, complétée le lendemain par la prise du Bois de Cumières par un bataillon du 139e d’infanterie, ne devait pas être de longue durée. Les Allemands réattaquèrent en forces ; le 92e dut reculer devant quatre régiments ennemis. Lorsqu’il fut relevé, il ne restait plus que 140 hommes du 3e bataillon, 166 du 2e ; 600 étaient blessés. Les autres reposés sur le terrain, à côté de leur glorieux chef tué d’une balle de mitrailleuse.

Reproduire les traits individuels de bravoure accomplis au Bois des Corbeaux est impossible. Bornons-nous à rappeler que notre compatriote, l'aumônier de la division, M; l'abbé de Chabrol, reçut à cette occasion la Croix de la Légion d'honneur. Il devait, un peu plus tard, trouver une mort glorieuse, à Chaulnes, en pleine victoire.

La conduite du régiment lui valut cette première citation à l’ordre de l’armée signée du général Pétain, alors commandant de la 2e armée :

Sous les ordres de son vaillant chef, le lieutenant-colonel Macker, le 92e régiment d’infanterie a enlevé d’un élan magnifique, une importante position ennemie. S’y est maintenu malgré un violent bombardement et a résisté ensuite à une très violente attaque de l’ennemi qu’il a empêché d’atteindre nos premières lignes.

En 1916, le 92e, dont le colonel Lejeune a pris le commandement depuis le 20 mars, prend part à l’offensive sur la Somme, que dirige avec l'autorité que l'on sait notre glorieux compatriote le général Fayolle. C'est le 92e qui enlève Chaulnes, au prix de pertes douloureuses. Le général Joffre lui décerne cette citation magnifique, à l'ordre de l'armée :

Chargé, le 6 septembre 1916, sous le com­mandement du colonel Lejeune, de l'attaque d'une position dominant la plaine et très soli­dement organisée, s'est élancé à l'assaut dans un élan irrésistible, franchissant le terrain complètement découvert qui le séparait des batteries ennemies de tous calibres.

Après une lutte corps à corps acharnée, a enlevé la position et réussi grâce à sa ténacité inlassable à s'installer définitivement sur le terrain conquis, après avoir rejeté dans leurs lignes plusieurs contre-attaques appuyées de mitrailleuses. 

En 1917, en janvier, le 92e est au bois de Thiescourt. Au mois de mars, il s'apprête à attaquer l'ennemi, quand celui-ci se dé­robe et le 92e a l’honneur de défiler dans Noyon repris sous les yeux du généralissime. Plus tard, en avril, c'est devant Saint-Quentin, l'attaque victorieuse de la ligne Hindenburg.

Après un repos de quelques semaines, le 92e est ramené, en août, devant Verdun où, avec les autres régiments qui composent la 26e division d'infanterie, il enlève les formidables tranchées ennemies s'étendant de la fameuse côte 304 au bois d'Avocourt. A la suite de ce succès, il recevait sa troi­sième citation à l'ordre de l'armée :

« Le 20 août 1917, sous le commandement du colonel Lejeune, a atteint, d'un seul élan, tous les objectifs qui lui étaient assignés, malgré les pertes élevées, réalisant une avance de deux kilomètres à travers toutes les organisations d’une position très forte et prenant à revers les défenses de la côte 304. A participé à la progression du 24 août, en appuyant l’attaque de l’ouvrage du Peyrou et est resté ferme à son poste sur le champ de bataille, du 17 au 29 août, ajoutant à l’ardeur irrésistible de ses attaques, le mérite d’une endurance exceptionnelle. »

Au G. Q. G., le 20 septembre 1917 :

Le général commandant la IIe armée

Signé : Guillaumat.

Le 1er février 1918, le lieutenant-colonel d’Oullenbourg prenait le commandement du régiment qui fut envoyé sur la rive droite de la Meuse, dans le secteur de Bezonvaux. En mai, le 92e qui est aux environs d’Amiens, part le 29, pour contribuer à arrêter les Allemands qui ont enlevé le Chemin des Dames. Il se distingue une fois de plus, devant la Ferté-Milon. Plus tard, le régiment détaché de sa division est envoyé sur le flanc de l’armée Gouraud qui va triompher le 15 juillet. Revenu à sa division, il concourt en septembre à la victorieuse avance américaine devant et au-delà de Saint-Mihiel et le 8 octobre, il s’empare du Bois des Caures, faisant plus de 600 prisonniers allemands.

Puis c’est l’armistice, la marche triomphale en Lorraine, l’entrée à Metz, à Thionville, à Deux-Ponts, le Rhin franchi à Mayence et l’occupation aux avancées de Francfort. Depuis, c’est le 4 juillet, le défilé d’apothéose devant le Président de la République et le généralissime américain. Le passage quelques jours plus tard, sous l’arc de triomphe, au milieu d’acclamations frénétiques d’enthousiasme.

Aujourd’hui, dans un cadre moins grandiose, mais dans une atmosphère de sympathie plus ardente, plus intime, l’atmosphère de la petite patrie, ce sera les mêmes vivats émus, les mêmes cris d’infinie gratitude et de reconnaissance éternelle pour les vivants et pour les morts.

 

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