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25 juillet 2013 4 25 /07 /juillet /2013 22:04

92e Régiment d’Infanterie

 

Il y a cent ans naissaient les « Gaulois »

Il faut remonter plus de deux cent vingt années en arrière pour trouver l’origine du 92e régiment d’infanterie. Mais, ce n’est qu’en 1791 que le chiffre 92 fait pour la première fois son apparition. Quant à l’affiliation aux guerriers arvernes, elle est intervenue bien après que le régiment se soit définitivement installé, en 1881, à Clermont-Ferrand…

            Entre-temps, l’Histoire a fait son œuvre, des campagnes du Roi-Soleil jusqu’aux opérations en Afrique du Nord, en passant par la bourrasque révolutionnaire, l’épopée napoléonienne et les deux conflits mondiaux. Le sang et les larmes ont ponctué ce cheminement au travers des querelles des nations, mais aussi l’héroïsme et la gloire, auxquelles le drapeau du régiment doit ses broderies d’or et ses deux croix de guerre.

            Depuis plus de deux siècles et sous ses différentes appellations, le 92e R.I. a été mêlé à tous les soubresauts de l’Europe. Il a combattu pour la France, bien sûr, mais il a surtout combattu pour la paix et la liberté. Et, au prix de la vie de bien de ses soldats, le succès des armes du régiment d’Auvergne fut grand.

 

Des racines anglo-saxonnes et transalpines

            Le premier ancêtre du 92e R.I. est d’origine anglo-saxonne puisqu’il s’agit du régiment Royal-Irlandais, créé en 1661 par Charles II d’Angleterre et passé au service de la maison de France, en 1698, sous le nom de régiment de Walsh. C’est ce régiment qui, en 1745, à Fontenoy, participera à la première charge à la baïonnette de l’histoire de l’infanterie.

            Les années passent et, en application d’un décret adopté par la Constituante, le 18 août 1790, les corps de l’infanterie française abandonnent leurs noms, le 1er janvier 1791, et ne conservent que le numéro d’ordre correspondant à leur ancienneté. C’est ainsi que le Walsh devient le 92e R.I., numéro sous lequel il effectuera la quasi-totalité des campagnes de la Révolution, du Consulat et de l’Empire. Le 92e « napoléonien » est dissous en 1815, après Waterloo.

            Descendant du Walsh, certes, le 92e a cependant une deuxième filiation, latine celle-là, avec le Royal-Italien. Celui-ci, créé en 1671, devient en 1788 le 1er bataillon de chasseurs royaux de Provence puis, en 1794, la 17e demi-brigade légère et, enfin, le 17e régiment d’infanterie légère. Dissous en 1814, le 17e léger est reformé en 1820 et, en 1845, les 25 régiments d’infanterie légère existant alors sont transformés en régiments d’infanterie (lesquels étaient déjà au nombre de 75). Le 1er léger devint ainsi le 76e R.I., le 2e léger le 77e R.I. et le 17e léger reçut l’appellation du 92e R.I., reprenant ainsi les traditions du régiment dissous en 1815 et descendant du Royal-Irlandais et du Walsh.

            La boucle est ainsi bouclée et c’est ce même 92e R.I. qui est aujourd’hui à Clermont depuis un siècle. A noter que le 92e régiment d’infanterie a pris définitivement son nom alors qu’il bataillait en Crimée avec les armées du Second Empire (1854-1856).

 

L’installation en Auvergne

            Confirmant les bruits qui couraient dans la ville de Clermont quant à une éventuelle installation d’un autre régiment à la place du 139e de ligne, le ministère de la Guerre ordonne, en septembre 1881, un mouvement de troupes dans le but d’un changement de garnison.

            C’est ainsi que le 139e de ligne quitte Clermont le lundi 24 octobre 1881 et part occuper la caserne vacante par le départ du 92e R.I. de Lyon. Chassé-croisé, donc, qui voit les principaux éléments du 92e s’installer à Clermont tandis que le dépôt du régiment, cantonné à Aurillac, rejoindra la capitale auvergnate par la suite.

            En cette année 1881, le 92e R.I. est un régiment important, comprenant douze compagnies. Il prend ses quartiers à la caserne d’Assas, là où se trouve actuellement la cité administrative, le quartier Desaix étant, lui, occupé par un régiment d’artillerie. A cette époque, déjà, les compagnies effectuaient exercices et manœuvres entre Clermont et la Fontaine-du-Berger.

            Pour la petite histoire, soulignons que c’est le dimanche 30 octobre 1881 qu’un détachement du 92e R.I. arrive rue de la Treille, à Clermont, et dépose le drapeau chez le colonel Prouvost, alors chef de corps. L’article de la chronique locale est tout à l’honneur du régiment puisqu’on peut y lire : « On admirait beaucoup l’excellente tenue de ces braves soldats qui, sans les faire oublier, sauront certainement remplacer leurs frères d’armes du 139e R.I. ». Cent ans plus tard, on ajoutera que le 139e a été bien remplacé mais aussi qu’il a été oublié. Ainsi va la vie…

            D’ailleurs, le 92e de l’époque ne délaissa rien qui puisse favoriser son intégration dans la ville. Par exemple, dès le 4 décembre 1881, le régiment participa à des festivités clermontoises et sa musique donna son premier concert en interprétant Les dragons de Villars (Aujourd’hui marche du 92e R.I.).

 

Les deux guerres

            Le 92e R.I. quitte Clermont le 9 août 1914 pour la guerre la plus meurtrière qui n’ait jamais eu lieu. Le régiment est d’abord engagé dans les Vosges, puis en Allemagne, devant Sarrebourg. Mais la ruée allemande est la plus forte et le 92e se retrouve sur la Marne, en septembre. En novembre il est en Belgique (Ypres et Zonnebecke), et puis vient 1916 et Verdun où le régiment fera trois « séjours », jusqu’en 1918, se battant entre-temps sur la Somme et sur l’Ourcq.

            En trois occasions (Bois des Corbeaux, position de Chaulnes et la redoutable cote 304) la conduite au feu du 92e lui vaut une citation à l’ordre de l’armée, et le drapeau du 92e R.I. est l’un des premiers drapeaux français à être décoré de la fourragère. A ce titre il est d’ailleurs présent à Paris lors de la revue du 14 juillet 1917.

            Sur les 36 officiers, 49 sous-officiers et 2.056 hommes du rang partis plus de quatre ans auparavant de Clermont, beaucoup avaient trouvé la mort au jour de l’armistice (dont deux chefs de corps, les lieutenants-colonels Knoll et Macker).

            Ceux qui avaient revêtu successivement le pantalon garance puis la tenue bleu horizon pensaient bien avoir fait là « la der des der »… Et pourtant, vingt ans plus tard, l’Europe sombrait à nouveau dans la tourmente et le 92e R.I. devait encore une fois quitter la caserne d’Assas.

            Après quelques accrochages dans l’Est de la France, le régiment est envoyé dans le Pas-de-Calais où commença la longue attente de l’hiver 1939-1940, et ce jusqu’au 10 mai 1940 où les forces allemandes s’abattent brutalement sur les Pays-Bas, la Belgique et, bien sûr, la France.

            Le 92e se bat avec une belle énergie autour d’Anvers, mais doit se replier sur l’Escaut et le canal de la Sensée où il fait preuve d’une ardeur peu commune au combat. Puis c’est la défense (sans espoir) de Lille où le régiment gagne une nouvelle citation à l’ordre de l’armée et se voit rendre les honneurs par la Wehrmacht. Parallèlement, un détachement du 92e est parvenu à s’échapper et à s’embarquer à Dunkerque avec le drapeau. Mais le bâtiment sur lequel se trouvait l’emblème du régiment (le torpilleur Sirocco) est coulé, tragédie faisant 680 disparus.

            La démobilisation ou la captivité attendent les survivants du 92e pour le restant du conflit, alors que le régiment, à l’initiative d’une poignée d’hommes, se reconstitue dans la clandestinité, en 1943, pour participer aux combats de la libération de l’Auvergne.

            Là prennent fin cent cinquante ans de péripéties que les noms suivant viennent rappeler sur les plis du drapeau du régiment : Rivoli 1797, Austerlitz 1805, Iéna 1806, Constantine 1837, Ypres 1914, Verdun 1916-1917, la Somme 1916, l’Ourcq 1918, Résistance Auvergne 1944.

 

Journal La Montagne du 11 septembre 1981

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