A la mémoire de:
Jean Marien Michel Maurice DURIN
Etat Civil et Généalogie :
Né le 24 juillet 1894 au Bourg de Saint-Gervais-d’Auvergne, célibataire et étudiant. Fils de Louis Jean Charles Antoine, négociant, né à Saint-Gervais, le 27 février 1867, et de Julia Marie LHERITIER, née à Pionsat, le 28 février 1871, mariés à Gouttières, le 19 mars 1893, domiciliés au Bourg.
Service Militaire :
Caporal, le 11 avril 1915. Classe 1914.
Matricules : 1343 au recrutement de Riom ; 17077 au corps.
Contre l’Allemagne, du 8 septembre 1914 au 22 décembre 1915.
Incorporé, le 8 septembre 1914, au 11e Régiment du Génie, passé au 142e Régiment d’Infanterie, le 12 octobre 1914, passé au 1er Régiment du Génie, Compagnie Z 22/31, le 30 août 1915.
Décédé, le 22 décembre 1915, à Braux-Sainte-Cohière (Marne), à l’ambulance ¾, des suites de ses blessures de guerre.
L’acte a été transcrit à Saint-Gervais, le 5 février 1916, par Jean Alphonse Meunier, maire.
Sépulture :
DURIN Maurice, GRAND Pierre, SOULIER Jean :
Une grandiose et forte émouvante manifestation de sympathie a eu lieu à Saint-Gervais, le 19 mai courant, à l'occasion de la ré-inhumation des corps de trois héroïques soldats, ramenés du front par les soins de leurs familles : Durin Maurice, Grand Pierre, Soulier Jean.
La levée du corps pour chacun a été faite par le clergé au domicile de chaque famille, et les trois cercueils ont été déposés pour quelques instants en bas du perron de l'hôtel de Ville où le cortège s'est formé pour se rendre à l'église.
A l'office funèbre assistaient la municipalité, les enfants des écoles de filles et de garçons, porteurs de gerbes de fleurs naturelles, les pompiers formant la garde d'honneur autour du catafalque brillamment illuminé, et une foule tellement compacte qu'aucune place ne restait vide dans la vaste église ; toute la population de Saint-Gervais était accourue.
A l'issue de la cérémonie religieuse, les trois cercueils ont encore été déposés devant la Mairie, sur le balcon de laquelle ont été prononcés trois discours éloquents, par M. le docteur Meunier, maire de Saint, Gervais ; M. Maison, ancien député, conseiller municipal, président de l'Union des Combattants de 1870 ; M. Bascoulergue, directeur d'école.
Les trois orateurs ont su, en termes élevés, magnifier la bravoure des trois héroïques poilus, tous trois décorés de la croix de guerre, de la médaille militaire et titulaires de brillantes citations ; ils ont su également adresser à chacune de leurs familles de touchantes et réconfortantes paroles de consolation.
Après ces discours, le cortège, précédé du clergé, s'est mis en -marche pour le cimetière où ont eu lieu les sépultures dans le caveau de chaque famille.
Nous adressons aux familles des défunts l'expression de nos sincères condoléances.
Archives Départementales – L’Avenir du Puy-de-Dôme – 5 BIB 4/46 – Journal du 21/05/1921.
Le 19 mai a eu lieu la réinhumation du caporal Durin Maurice, du sapeur Grand Pierre et du soldat Soulier Jean, morts au champ d’honneur et ramenés du front en automobile, aux frais de leurs familles.
Assistaient à cette cérémonie : les enfants des écoles, le Conseil municipal, la brigade de gendarmerie, les sapeurs-pompiers, la Société des anciens combattants, les fonctionnaires et une foule nombreuse.
M. Meunier, maire, au nom du Conseil municipal ; M. Maison, ancien député, au nom des vétérans de 1870-71 ; et M. Bascoulergue, directeur de l’école publique, au nom de celle-ci, ont prononcé chacun un beau discours et ont, en termes émus, adressé un dernier adieu à ces trois héros.
A l’issue de cette émouvante cérémonie, le Conseil municipal a déposé des gerbes de fleurs tricolores sur les tombes des soldats précédemment réinhumés dans le cimetière.
Archives Départementales – Le Moniteur du Puy-de-Dôme – 5 BIB 3/81 – Journal du 21/05/1921.
Fiche Mémoires des Hommes :
M. Arnaud Lajaille m’a transmis les informations suivantes sur les probables circonstances du décès du caporal Durin.
Les Compagnies Z du Génie étaient chargées de l’émission des vagues gazeuses dérivantes.
Il m’écrit : « Sachez que la Cie 22/31 fut envoyée en renfort de la 22/32 au mont Têtu et à la bute de Mesnil le 11 décembre 1915, dans l'objectif de réaliser la première attaque chimique française au gaz. L'opération fut un échec. On ne retrouve pas de mention du décès du sapeur Durin dans les JMO des Cies 22/31 et 22/32, mais il est noté que le 20 décembre, trois sapeurs de la 22/32 furent mortellement blessés dans une opération de rapatriement des bouteilles (bouteilles de chlore, servant au lâcher de gaz).
Il est fort probable que le sapeur Durin fut blessé également lors de ce dangereux rapatriement de bouteilles (certaines fuyaient) et décéda deux jours plus tard à l'ambulance. »
Pour en savoir plus sur ces compagnies.
http://www.guerredesgaz.fr/Agression/Lesvagues/Francaises/Francaises.htm
Son site sur la guerre des gaz :
http://www.guerredesgaz.fr/index.htm
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