A la mémoire de :
Amable François BARGIGNAT
Photo de Michèle LIAUTARD, déposée sur MémorialGenWeb
Etat Civil et Généalogie :
Né le 28 août 1890, aux Marmétoux, commune de Charensat, maçon. Fils de André, maçon, né à Charensat le 3 novembre 1862, et de Claudine MOURDON, née à Charensat le 17 mai 1859, mariés à Charensat le 16 janvier 1887, cultivateurs aux Marmétoux.
Service Militaire :
Soldat. Classe 1910.
Croix de Guerre avec étoile de bronze.
Matricules : 395 au recrutement de Riom, 7089 au Corps.
Contre l’Allemagne, du 3 août 1914 au 26 décembre 1917.
Mobilisé, le 3 août 1914, au 16e Régiment d’Infanterie, passé au 98e R.I., de Roanne, 3e Cie de Mitrailleuses, 50e Brigade d'Infanterie, 25e Division d'Infanterie, 13e Corps d'Armée, le 23 septembre 1915.
Blessé, en Août 1914, plaie par balle au pied gauche.
Tué à l’ennemi, le 26 décembre 1917, au bois des Caurières, commune de Ornes, secteur de Verdun (55).
Cité à l’ordre du Régiment, N° 109 en date du 17 septembre 1917 : « Au cours de l’attaque du 20 août 1917 s’est bravement porté à l’attaque des positions ennemies et pendant toute la durée de l’occupation du terrain conquis, du 20 au 30 août 1917, a fait preuve de courage et sang froid en maintenant inébranlablement sur une position soumise à un violent bombardement ».
L’acte a été transcrit à Charensat, le 6 mars 1918.
Sépulture :
Fiche Mémoire des Hommes :
Informations prises sur Mémoire des Hommes, journaux des unités.
Journal des marches et opérations du 98e Régiment d'Infanterie, période du 28/08/1917 au 26/05/1918 - Dossier 26 N 672/27, pages 45 à 48.
Journée du 26 décembre 1917.
La situation du Régiment est la suivante :
E.M., C.H.R. et le poste de commandement à la Carrière Nord (P.C. Lorraine) ;
Le 3e Bataillon en première ligne occupe le C.R. Hassoule : P.C. Hassoule : 10e Compagnie à gauche, 11e Cie à droite, 9e Cie en réserve ;
Le 2e Bataillon en première occupe le C.R. village de Bezonvaux : P.C. au village de Bezonvaux, 5e Cie à gauche, 6e Cie au centre, 7e Cie à droite ;
Le 1er Bataillon est en réserve de sous-secteur à Montmorency : P.C. du Bataillon : P.C. Montmorency.
Le sous-secteur des Rousses occupé par le 98e R.I. est délimité de la façon suivante : A l’est par le Fond du Loup, à l’Ouest par le boyau Ebener (Bois des Caurrières).
Le Régiment est en liaison à droite avec le 105e R.I. et à gauche avec le 11e R.I.
De 0 heure au lever du jour aucun incident important ; tir intermittent de mitrailleuses et par rafales de part et d’autre.
La liaison a été établie avec chaque unité et avec les éléments voisins, le service de quart assuré sur tout notre front ; rien de particulier à signaler.
A 8 heures, tir de l’artillerie ennemie très nourri sur l’arrière et sur nos positions de batteries.
A 8 h. 30, violent bombardement boche par minens se déclanche sur le C.R. à gauche d’Hassoule et sur la Compagnie de gauche d’Hassoule (10e) ainsi qu’un tir de barrage très nourri sur le ravin des Rousses et sur la gauche. Un tir de barrage est aussitôt demandé à notre artillerie, il se déclanche immédiatement.
A 8 h. 45, le bombardement ennemi redouble d’intensité sur tout le C.R. d’Hassoule et sur notre gauche ; un nouveau tir de barrage est demandé.
A 9 h. 10, les allemands sortent de leurs tranchées face au C.R. de droite du régiment de gauche mais sont bientôt refoulés. Le tir par torpilles sur nos tranchées continu très intense, mais aucun ennemi ne sort en face de nous ; notre tir de barrage étant très précis.
Vers 10 heures, le calme se rétablit, nous avons subi d’assez nombreuses pertes ; beaucoup des défenseurs du C.R. d’Hassoule ont été ensevelis et nos tranchées sont en partie bouleversées.
Jusqu’à 14 h. 30, rien de particulier à signaler.
A 14 h. 30, l’ennemi déclanche sur le C.R. Hassoule un tir excessivement violent avec obus de tous calibres et gros minens. Le marmitage déclanché instantanément et d’une grande intensité a été très court. A 14 h. 40, les Boches attaquaient le C.R. ; formés en une quinzaine de colonnes de 25 hommes environ chacune accompagnées de lance-flammes.
Le C.R. Hassoule, et le C.R. des Deux Bois (à notre gauche), ont été attaqués par trois Bataillons ; dont un Bataillon à un Bataillon et demi sur le C.R. Hassoule.
Le marmitage ayant causé des pertes sensibles à nos Compagnies et en particulier à la C.M. 3, dont 3 chefs de Section et 14 hommes ont été mis hors de combat dès le début ; les Boches purent parvenir jusqu’à notre tranchée de résistance où ils purent faire quelques prisonniers dans notre parallèle complètement bouleversée.
Dans chacune des 10e et 11e Compagnies, les sections de réserve contre-attaquèrent et mirent l’ennemi dans l’obligation d’abandonner les parties de notre parallèle où il s’était introduit.
Il se retira en emportant ses morts et blessés, à l’exception de quelques cadavres.
A 15 h. 30, la situation était rétablie identique à ce qu’elle était avant l’attaque. Malheureusement la violence du marmitage ennemi nous avait causé de fortes pertes qui, lourdes pour les servants des pièces de la C.M. 3 ont empêché nos mitrailleuses d’intervenir aussi efficacement qu’elles auraient pu.
Pendant l’exécution de l’attaque, plusieurs avions ennemis survolèrent nos lignes à faible hauteur en mitraillant nos tranchées.
Nous avons eu 12 tués dont 1 officier (Lieutenant ARLET) ; 40 blessés dont 2 officiers (Sous-lieutenants GROSLERON et DESAYMARD), 53 disparus dont 1 officier (sous-lieutenant TSCHIRRET). Quelques Boches tués restèrent dans nos lignes et en avant. Une patte d’épaule trouvée sur l’un d’eux et les papiers trouvés sur les trois autres cadavres permirent de constater que l’attaque avait mené par un Sturm bataillon et des pionniers. Aucun matériel et aucune mitrailleuse ne tomba aux mains de l’ennemi.
Le Commandant du Bataillon combla les vides à l’aide de deux sections prélevées sur sa Compagnie de réserve. Ces deux sections furent remplacées par un peloton d’une Compagnie du Bataillon de réserve. Une liaison intime fut assurée entre le C.R. Hassoule et les deux c.R. voisins.
Le C.R. village n’a pas été en butte à l’attaque d’infanterie. Il n’a eu à souffrir que du bombardement (5 blessés). Ses éléments de gauche ont participé par leurs feux à la défense du C.R. Hassoule.
A partir de la nuit et jusqu’à minuit tout est calme.