A la mémoire de :
Léon François BOUDET
Etat Civil et Généalogie :
Né, le 11 novembre 1890, au Prat, commune de Saint-Gervais-d’Auvergne, célibataire. Fils de Michel, né à Saint-Gervais le 24 juillet 1858, et de Marie BATISSE, née à Saint-Gervais le 18 mars 1867, mariés à Saint-Gervais le 1er mars 1889, cultivateurs au Prat.
Service Militaire :
Soldat. Classe 1910.
Matricules : 413 au recrutement de Riom ; 15882 au corps.
Contre l’Allemagne, du 3 août 1914 au 29 septembre 1915.
Mobilisé, le 3 août 1914, au 105e Régiment d’Infanterie de Riom, passé au 5e Régiment d’Infanterie Coloniale.
Disparu au combat, le 29 septembre 1915, au Nord-Ouest de Souain (Marne).
Le jugement déclaratif de décès a été rendu par le tribunal civil de Riom, le 9 Février 1921.
L’acte a été transcrit à Saint-Gervais, le 9 février 1921, par Jean Alphonse MEUNIER, maire.
Sépulture :
Repose à la Nécropole Nationale du « Mont-Frenet » à La Cheppe (Marne), tombe individuelle n° 1137.
Merci à Alain GIROD de Mémorial-GenWeb. Photos juillet 2010.
Fiche Mémoires des Hommes :
Informations prises sur Mémoire des Hommes, journaux des unités.
Journal des marches et opérations du 5e Régiment d'Infanterie Coloniale, période du 01/09/1915 au 31/12/1916 - Dossier 26 N 864/3, pages 11 et 12.
5e Régiment d’Infanterie Coloniale- Le 29 septembre 1915.
Le Bataillon reçoit l’ordre de prendre les armes et de se porter à gauche de la ligne pour, au petit jour, dépasser les tranchées des Tantes (Est de la position des troupes françaises depuis la veille), déborder à droite de la tranchée de Libeck (suite de celles des allemands) et attaquer cette dernière à revers.
Ordre d’attaque : 11e, 12e, 10e et 9e Compagnies ; 1er peloton de la 11e doit prendre la tranchée de Libeck par le boyau. Les autres fractions doivent successivement déborder à droite et prendre cette dernière à revers.
5 heures, le Bataillon a exécuté les mouvements en colonne double sous un feu d’artillerie des plus intenses qui lui occasionne des pertes graves ; la 4e section de la 12e Cie ne compte plus que 12 hommes. Le Bataillon se trouve rassemblé dans sa formation au pied du mamelon qui se trouve au-delà de la tranchée des Tantes.
M. le Capitaine Raget, commandant le Bataillon, donne l’ordre d’attaquer en colonne à distance entière, les Cies se trouvant dans l’ordre précité.
Le Bataillon gravit la colline et s’engage sur un double glacis successifs et entièrement dénudé, légèrement en dos d’âne, au bas duquel se trouve une tranchée allemande de repli, élevée droite. Il longe à 200 mètres, un crochet défensif, garni de mitrailleuses, reliant cette tranchée aux éléments de Libeck, au pouvoir de l’ennemi. Enfin des batteries de mitrailleuses en position à 600 mètres environ, en arrière et sur sa gauche.
Dès le début de l’attaque le Capitaine Raget est gravement blessé, et le S/Lt Flére, de la 12e Cie, tué. Le Bataillon s’engage néanmoins dans ce double couloir de feux et est anéanti en 10 mn environ sur ce double glacis sans pouvoir arriver à joindre l’ennemi.
Néanmoins quelques éléments arrivent à se loger dans quelques trous d’obus à 50 mètres environ de la tranchée ennemie de fonds.
Ils sont sommés de se rendre, mais refusent, comptant sur le secours des renforts disposés en arrière.
8 heures, les crêtes de gauche et d’arrière se garnissent de 2 Bataillons environ de troupe armées (402e de ligne ?) qui se portent brillement à l’attaque en lignes de colonnes de bataillons, tambours et clairons battant et sonnant la charge. L’ennemi à l’air de plier, mais l’Artillerie Française de 75 m/m ouvre immédiatement sur eux un feu des plus violents et des plus efficaces et les anéantis en quelques minutes.
L’ennemi profite de cette circonstance pour réoccuper les positions d’attente où le Bataillon s’était formé dans la matinée pour l’attaque…
10 heures, l’ennemi somme de nouveau les débris du Bataillon de se rendre.
Ces derniers se trouvant éparpillés par petits groupes au fond des trous d’obus, cernés de tous côtés, n’espérant plus de secours, ne pouvant plus ni même s’échapper ni même essayer de se défendre. Celui qui se montrait en dehors des trous était immédiatement fauché par des mitrailleuses et batteries à 50 pas. De plus, menacés par une marche rampante de l’ennemi, arrivé à quelques mètres seulement de leurs trous, se décident alors à se constituer prisonniers de guerre, estimant avoir donné satisfaction à tout ce que leur commandait le règlement, le devoir et l’honneur militaire.
Les survivants du Bataillon semblent devoir être seulement au nombre de 118 sous-officiers, caporaux et soldats, blessés compris, plus les 4 officiers signataires du présent rapport.
Effectifs du 3e Bataillon : avant l’attaque 700 ; après 118 ; pertes 582.
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