A la mémoire de :
Léon Albert DENEUVILLE
Etat Civil et Généalogie :
Né le 18 avril 1892, au Bourg de Saint-Gervais-d’Auvergne, célibataire. Fils de Jean Baptiste, maréchal ferrant, né à Saint-Gervais, le 7 décembre 1862, et de Anne CHARDONNET, née à Saint-Gervais, le 22 janvier 1857, mariés à Saint-Gervais, le 17 février 1885, domiciliés au Bourg.
Service Militaire :
Soldat. Classe 1912.
Matricules : 471 au recrutement de Riom ; 2767 au corps.
Contre l’Allemagne, du 2 août 1914 au 5 mai 1915.
Incorporé, le 10 octobre 1913, au 170e Régiment d’Infanterie, 6e Compagnie.
Tué à l’ennemi, le 5 mai 1915, au combat du Bois des Eparges (Meuse), d’une balle reçue à la tête.
L’acte a été transcrit à Saint-Gervais, le 28 juin 1915.
Sépulture :
Fiche Mémoires des Hommes :
Informations prises sur Mémoire des Hommes, journaux des unités.
Journal des marches et opérations du 170e Régiment d'Infanterie, période du 09/09/1914 au 13/06/1915 - Dossier 26 N 707/13, pages 117 à 119.
Journée du 5 mai 1915 :
4 heures – Bombardement extrêmement violent sur toute l’étendue du secteur. Sur le front les allemands lancent des bombes nombreuses et puissantes qui détruisent les parapets dans la partie centrale de la ligne.
Le Capitaine Commandant le 2e Bataillon (Capitaine Cocagne) est tué dans son abri.
10 heures – Le bombardement qui a duré 6 heures cesse brusquement ; quelques pièces seulement tirent sur la 2e ligne.
10h 5 – L’infanterie allemande prononce une violente attaque sur tout le front (ligne de tirailleurs suivies de petites colonnes qui renforcent la chaîne aux arrêts).
Cette attaque est principalement dirigée :
1° à droite de la ligne sur le centre de la 11e Cie et la droite de la 10e. La ligne allemande atteint le réseau de fil de fer qu’elle ne peut franchir ; les pertes subies sont élevées.
2° à gauche l’ennemi exécute plusieurs attaques qui toutes échouent ; les éléments allemand se replient définitivement sur leurs tranchées.
3° au centre, où les réseaux de fil de fer ont été brisés par les minenwerfer, et, grâce aux effectifs élevés mis en ligne, l’attaque atteint la ligne à gauche de la 9e et à droite de la 8e Cie. L’ennemi jette aussitôt des patrouilles dans le bois ; patrouilles qui atteignent la route des Eparges.
A l’Ouest de la trouée produite, la 9e Cie se forme en crochet défensif et résiste énergiquement à la pression de l’ennemi.
A l’Est de la trouée les 8e et 5e Cies qui continuent la défense face en avant, dans la tranchée, sont bientôt débordées par l’adversaire qui s’empare d plusieurs fractions.
La tranchée de première ligne est évacuée sur un front de 200 mètres environ.
La 7e Compagnie fait un barrage sur sa droite et continue la résistance face en avant.
10h 15 – Dès l’instant où l’ennemi commence sa progression dans le bois, le Capitaine Commandant le 2e Bataillon qui dispose de la 6e Cie (renfort) porte un peloton en avant pour l’arrêter, et établit un peloton dans les retranchements qui bordent au Nord la route des Eparges, afin de s’opposer à l’infiltration de petits groupes allemands (Ces tranchées sont occupées par des éléments du 331e).
10h 50 – Le Lt-Colonel reçoit, par communication verbale, la connaissance de la situation. Ordre est donné : Les 1ère et 2e Cies mettront immédiatement 1 section à la disposition du 3e Bataillon pour renforcer la gauche de sa ligne. Avec l’autorisation du Commandant du secteur de disposer des unités de réserve (3e et 4e), ces deux Compagnies reçoivent l’ordre de se porter vers le 2e Bataillon, dans le but de refouler l’ennemi, et l’obliger à évacuer la tranchée et le boyau dont il vient de s’emparer.
11h 15 – Le Capitaine Commandant le 2e Bataillon fait appuyer le peloton qui fait face aux allemands par le second peloton de la 6e Cie.
11h 30 – Les Compagnies du 1er Bataillon (3e et 4e) rejoignent la 6e Compagnie et prononcent avec celle-ci une vigoureuse attaque qui est enrayée par une section de mitrailleuses établie dans le boyau par les allemands.
12h 15 – Un Bataillon de tirailleurs marocains demandé par le Lt-Colonel du 170e atteint la route des Eparges (100m à l’Est du carrefour).
3 Compagnies sont portées à l’appui des unités du 2e Bataillon. 1 Cie est envoyée en renfort du 3e Bataillon en vue de soutenir sa gauche.
14 heures – Le Lt-Colonel organise une contre-attaque comprenant deux groupes :
L’un, à gauche, composé de 3 Compagnies marocaines aux ordres du Capitaine de Pillars, l’autre à droite comprenant 3 Cies du 170e aux ordres du Capitaine Gasser Cdt le 2e Bataillon.
14h 30 – A 14h 30 la contre-attaque se met en mouvement au signal de la charge donné par le clairon du 2e Bataillon.
Les 2 colonnes sont établies de part et d’autre du boyau dont l’ennemi est en possession sur une longueur de 80 mètres environ. Les allemands résistent mollement, puis évacuent le boyau, et se retirent sans s’arrêter sur la tranchée de première ligne qui est enfin réoccupée.
Le mouvement des éléments de contre-attaque s’est trouvé facilité par l’entrée en action à la gauche du groupe comprenant les 3 Cies marocaines, des deux unités de Tirailleurs marocains mis à la disposition du 25e Bataillon de chasseurs à Pied.
Pertes pour la journée : 113 tués dont 1 officier ;
239 blessés dont 1 officier ;
284 disparus dont 1 officier.
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