A la mémoire de :
Henri Francisque FAVIER
Etat Civil et Généalogie :
Né le 23 juin 1892, au Bladeix, commune de Saint-Priest-des-Champs. Fils d'Annet, né à Saint-Priest, le 12 juillet 1843, et de Marie PAYRARD, née à Saint-Julien, le 23 août 1849, mariés à Saint-Priest, le 25 avril 1872, cultivateurs au Bladeix.
Service Militaire :
Soldat. Classe 1912.
Matricules : 475 au recrutement de Riom ; 3001 au corps.
Contre l’Allemagne,
Incorporé au 30e Bataillon de Chasseurs Alpins de Grenoble, 2ème Compagnie.
Tué à l’ennemi au combat de Linge (Haut-Rhin), le 22 juillet 1915.
L’acte a été transcrit à Saint-Julien, le 19 novembre 1915.
Sépulture :
Fiche Mémoires des Hommes :
Informations prises sur Mémoire des Hommes, journaux des unités.
Journal des marches et opérations du 30e Bataillon de Chasseurs à Pied, période du 01/03/1915 au 31/12/1915 - Dossier 26 N 826/20, pages 53 à 60.
Journée du 22 juillet 1915 :
Conformément à l’ordre de la 3ème Brigade consécutif à l’ordre d’opérations n° 29 de la 129ème Division, le Bataillon est divisé en deux parties.
1°) Les 1er, 2e, 4e et 6e Compagnies, le P.M. qui sont avec des éléments d’autres corps sous les ordres du commandant Bouquet.
2°) Les 3e et 5e Cies faisant partie du groupement du capitaine Touchon.
Les Cies du groupe du Cdt Bouquet quittent leurs places d’armes vers 2 heures et sont rassemblées vers 3h 30 dans le saillant Ouest du bois du linge.
Formation colonne de Bataillon, les Cies en ligne de sections par 4. Pendant la période d’attente quelques obus éclatent au-dessus du Bataillon qui a quelques hommes hors de combat.
A 9h 15, le Bataillon se porte face à son objectif à l’emplacement d’où il partira à l’attaque et prend la formation pour l’attaque.
Colonne double ; 1ère et 4ème Cies colonne de gauche ; 2ème et 6ème Cies de droite ; P.M. avec la 6èmeème Cie du 14ème Bataillon est à notre gauche. A 10h 30, le signal de l’attaque est donné. Dans un bel élan, les Compagnies gravissent les pentes raides et rocailleuses du Linge, sous un feu d’infanterie dont les effets sont limités par les arbres. La 1ère Cie arrive jusqu’aux réseaux de fil de fer restés intacts en-dessous de la ligne de tranchées avec blockhaus qui se trouve à la crête militaire, les cisailleurs sont fauchés par les balles. Cie. La 3
Le Capitaine Marion et le Lieutenant Doligez sont blessés. La Section de gauche est prise d’enfilade par des feux venant de tranchées situées sur les pentes Nord et perd la moitié de son effectif. La Compagnie se trouve sur un chemin parallèle à la crête et tout homme qui se montre est touché. Le S/Lieutenant Chazot donne l’ordre à tous de s’accrocher au terrain. Lui et S/Lt Corcel sont légèrement blessés et continuent leur commandement.
A ce moment arrive la 4ème Cie, formation en losange, (Sections en colonne par 4) dont la section du centre et les sections d’aile arrivent jusqu’au chemin et essaient de continuer le mouvement en avant, le débouché est arrêté par le feu de l’ennemi. Pendant que le Capitaine Weill et le Lieutenant Giacomoni examinent la situation avec le S/Lt Chazot, le Lt Giacomoni est tué, quelques obus français et allemands arrivent sur les 2ème Cies et mettent plusieurs chasseurs hors de combat. Une ½ section de la 4ème prolonge la gauche de la ligne, en liaison avec le 14ème Bataillon, la densité de la ligne de tirailleurs étant suffisante, le reste de la 4ème est reformé (Le Cdt Bouquet donne l’ordre de se retrancher).
La colonne de droite avait également abordé le réseau de fils de fer allemand.
La section de tête de la 2ème Cie, précédée de cisailleurs, fait une brèche dans le réseau et arrive non loin de la ligne de tranchées, en face d’un blockhaus. La section Merle, accompagnée du Capitaine de Fabry, est entrainée aux cris de « en avant » et s’engage dans les traces de la section de tête. Elle est accueillie par un feu nourri, le Capitaine de Fabry et le S/Lt Merle sont blessés, les deux sections fusionnent et luttent avec énergie. Elles subissent de très grandes pertes et les quelques survivants gênés d’autre part par le feu de la Compagnie placée à leur gauche se replient. Le Lieutenant Boissière qui a pris le commandement de la Cie est blessé à son tour en portant les deux dernières sections en avant.
Le Lt Thivolle de la 6e Cie prend à 14 h 30 le commandement de la 2ème Cie.
La 6ème Cie a gravi la pente derrière la 2ème. Elle s’arrête en soutien derrière la droite avec le P.M. La section Thivolle est chargée de chercher s’il est possible de passer entre le réduit du sommet et les ouvrages du collet. Elle est arrêtée par des feux d’enfilade et des grenades, mais se maintient pendant 2 heures.
A 17 heures, la Cie se prépare à attaquer les blockhaus intacts. L’escouade du caporal Brauillard parvient à couper une bonne partie du réseau de fils de fer, mais l’action est remise.
La 1ère et la 4ème Cie qui a relevé la 2ème Cie, passent la nuit en première ligne reliées à gauche avec le 14ème Bataillon, le 14ème Bataillon ayant une autre Cie en échelon en arrière et à droite, le P.M. battant de ses feux le vide formé par cet échelon.
La 2ème Cie et la 6ème Cie sont en 2ème ligne. Les 3ème et 5ème Cies sont restées en réserve dans des places d’armes du boyau 4, où elles sont fortement bombardées, en particulier de 13h à 16h et de 18h à 20h. Quelques blessés seulement. A 20 heures, elles reçoivent l’ordre de se porter en réserve du 54ème Bataillon à la corne Ouest du bois du Linge, elles s’y rendent sous le bombardement par les boyaux défoncés et y passent la nuit. La nuit se passe sans incident sérieux pour les autres Cies à la lueur continuelle des fusées, la fusillade est presque incessante, quelques patrouilles allemandes viennent lancer des grenades vers la 1ère Compagnie.
Effectif restant pour la ligne de feu : 1ère Cie : 121 ; 2ème : 116 ; 3ème : 76 ; 4ème 123 ; 5ème : 79 ; 6ème : 152 ; P.M. : 75 ; Total = 742.
Pertes pour la journée du 22 juillet :
Officiers : 1 tué, 5 blessés ; Troupe : 33 tués, 124 blessés et 10 disparus ; Total= 173.
JMO du 30e BCP
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